Archéologies

Dans l’immense champ des « Archéologies », l’abstraction géométrique
épure des formes archaïques.

De l’Archéologie chez Henri Maccheroni

Elévation, ombre et verticalité

Bertrand Roussel

Docteur en préhistoire, Directeur adjoint du Musée d’Archéologie de Nice

« La fascination qu’exerce Henri Maccheroni tient, j’imagine, à l’énorme charge de temps dont il semble porteur »

Jean Esselinck, Prologue, in : Les Egypte-bleu d’Henri Maccheroni au muse égyptien de Turin, Dys. éd., 1989

Henri Maccheroni s’est intéressé à l’Archéologie au travers de différentes séries picturales et photographiques.

La première série de photographies de ruines sera consacrée à la Villa Hadriana (Rome) en 1982, puis viendront les Sites égyptiens en 1987 et les abbayes normandes : Jumièges et Hambye en 2003.

En 2004-2005, à la faveur d’une exposition en Tunisie, Henri Maccheroni découvre les sites d’Afrique du Nord. Il réalise de nombreuses photographies à El Djem, Douga et Carthage qui constituent une partie de la série photographique L’ombre et l’oblique.

Les œuvres ici présentées posent la problématique de la verticalité et de l’oblique, avec en exergue l’Egypte.

La notion de ruine est centrale dans le travail d’Henri Maccheroni. Elle constitue l’image de la vanité de la puissance et de la gloire, faites architecture. A cet égard, elle rencontre la notion de temps qui détruit inexorablement… Mais qui peut, paradoxalement, être stoppé par le regard du photographe. La série la Villa Hadriana (1982) en est emblématique.

Cependant, la ruine pose également la question du plan, comme dans la série picturale des Egypte-bleu, qui semblent évoquer les plans de masse des monuments égyptiens.

Ces deux notions, la ruine (qui symbolise le temps) et le plan (qui structure l’espace) se rencontrent en une sorte de « palimpseste (1) archéologique » suggéré par les restes imbriqués des différents états d’un édifice aux travers du temps.

Est encore présentée dans cette section, l’Archéologie du signe, série de 21 pièces, fondamentale dans l’œuvre d’Henri Maccheroni (lire par ailleurs de Raphaël Monticelli : l’archéologie virtuelle)

(1) Un palimpseste est un manuscrit constitué d’un parchemin déjà utilisé, dont on a fait disparaître les inscriptions pour pouvoir y écrire de nouveau.