Archéologies

Dans l’immense champ des « Archéologies », l’abstraction géométrique
épure des formes archaïques.

L’Archéologie du signe

Jean-François Lyotard

Philosophe

« Je présume que cette représentation est un traquenard d’Henri Maccheroni pour pousser le commentaire dans la voie de la sottise éloquente et du délire d’interprétation. C’est chose faite enfin, et je perds ma partie contre lui. »

La série L’Archéologie du signe est réalisée par Henri Maccheroni entre 1976 et 1978. Elle est formée de 21 toiles au format 30 figure (92 x 73 cm). Ces œuvres sont composées de formes qui sont fixées sur la toile aux moyens d’œillets.

Les formes sont les trois signes archéologiques déjà utilisés par Henri Maccheroni dans certaines de ses séries, comme la série des Archéologies blanches. Il s’agit de la croix de Saint-André (X mathématique), du cercle (0 zéro) et de la croix grecque (+ mathématique).

Ces trois signes archéologiques sont déclinés en 21 pièces par le biais de sept couleurs se voulant caractériser le monde contemporain : noir, blanc, métal (ou acier), tenue léopard (ou tigre), rouge, jean, toile de lin écrue.

L’ensemble se compose donc de sept fois trois signes ou de trois fois sept couleurs.

Ces sept couleurs sont en réalité sept matières qui représentent le monde : le noir pour la mort, le blanc pour la vie, le métal pour la modernité, la tenue léopard pour la guerre, le rouge pour la violence, le jean pour la société, le lin écru représentant la toile vierge et donc la peinture.

Au début des années 80, cette série est utilisée dans la mise en œuvre de deux grands livres bibliophiliques (éditions Maryse Candela, Cannes) : La Partie de peinture avec le texte du philosophe Jean-François Lyotard et Tarot avec le poète Michel Butor.

Elle suscite également, par la suite, différents textes critiques, notamment de Raphaël Monticelli, Jean Petitot, Germain Roesz et Michel Vachey, qui interrogent les fondements de l’œuvre et, plus largement, se répondent en un dialogue sur l’écriture plastique et poétique. Ces textes ont été rassemblés, en 2008, dans l’ouvrage Essais sur l’Archéologie du signe aux éditions de l’Harmattan.

L’ombre et l’oblique