La ville
« New York est énergie…
Turin régulation…
Jérusalem spiritualité…[…]
Je n’en finirai jamais d’avec la ville… »
Henri Maccheroni, Emblèmes de la ville, la ville univers de toutes les pluies, L’Amourier, 1999
Pour lui, la ville est un lieu de concentration des signes et des activités humaines. Cette concentration de l’humain génère dans cet espace une ambiance spécifique qu’il va retranscrire et matérialiser pour en proposer un équivalent visuel.
Ainsi, les collages de New-York First-Time (1979-1982) traduisent à merveille l’agitation frénétique, la vitesse et la complexité de la ville contemporaine. Pourtant, paradoxalement, l’humain est absent (série New York, série Tombes-titubantes) ou sa présence n’est suggérée que par les traces lumineuses laissées sur la pellicule par les phares de ses automobiles (série Paris ville-ténèbres 1998-1999).
Dans l’univers d’Henri Maccheroni, trois villes sont particulièrement prégnantes : New York, Paris et Jérusalem. En 1979, il réalise un premier voyage à New York durant lequel il développe une série de photographies. Du choc de cette découverte naîtront les séries New-York (1979), Manhattan-gris (1980-1982), New-York First-Time (1979-1989), puis Défense d’afficher (1981-1982). Il réalise également sur New York trois livres d’artiste, avec Michel Butor : La Vallée des dépossédés, Métro en 1981 et Tocsin, sur l’apocalypse du 11 septembre. Henri Maccheroni résidait entre Nice et Paris, ville qu’il n’a photographié que dans des circonstances exceptionnelles : au cœur de la nuit (Paris ville-ténèbres) ou sous la blancheur de la neige (Tombes-titubantes). Enfin, outre la série Pierres de Temple, il a consacré à Jérusalem l’un de ses plus grands livres : Trêves et rêves, Jérusalem avec Michel Butor, Yehuda Lancry et Shimon Peres.