HENRI MACCHERONI

Le visiteur des vanités

Alain Freixe

Poète

Hier, bougies, miroirs, livres défilaient au côté de crânes, symboles de mort pour un Memento mori inlassablement répété. Henri Maccheroni est le premier à oser associer le sec des os de la tête de mort aux lèvres humides de vie du sexe féminin.

Faire l’image, disait Cézanne. Et faire l’image ici, c’est construire un miroir où l’on voit le velours du sexe féminin se mêler au rauque de l’os du crâne, le fendre et dans l’éclair de durée qui s’ensuit entendre le silence comme si une rose de sang faisait tourner la lumière.

Le vent de la vanité que fait souffler Henri Maccheroni n’est pas force de dispersion mais d’éclairement

Si quelque chose nous pousse depuis les arrières, c’est dans l’émoi d’un point de déchirure, d’un point de section qui voit à l’aigu d’une rencontre, les forces du sexe et de la mort se tenir, se contenir – vie dans mort et non mort dans vie ! – se retenir, se reposer dans leurs tensions.

Henri Maccheroni est l’homme d’une transaction secrète où c’est la vie qui gagne.